Qu’est ce que vous voulez que je dise de plus que ce que tous les autres ont déjà dit ? Je suis sûr que même mon titre a déjà été inventé plein de fois avant moi…
Mais fallait quand même que je dise un truc, merde.
Au moins quelques mots sur Cabu, une figure de ma jeunesse avec son Grand Duduche dans Pilote puis ses dessins dans le Canard Enchaîné, dont je m’étais dit plusieurs fois qu’un jour j’aurai à faire l’oraison funèbre sur le blog, sans jamais imaginer que ça pourrait être dans de telles circonstances. Il allait avoir 77 ans dans quelques jours. Ses positions caricaturales dans le Canard me faisaient parfois grincer des dents, mais bon, c’étaient des caricatures, et le propre des caricatures est d’être caricatural.
Quelques mots sur Charb aussi. Je ne lisais pas Charlie donc je ne le connaissais que par ses contributions au Canard et quelques dessins vus ailleurs, mais j’aimais bien ce qu’il faisait. Et finalement, il aura été visionnaire :Il aurait eu 48 ans cette année : ça fait bien trop jeune pour avoir pu être une figure de ma propre jeunesse.
Quelques mots sur Tignous surtout. Pasque Tignous, pour moi, c’était d’abord et avant tout Bernard Verlhac, l’illustrateur des premières éditions de MEGA et Rêve de Dragon. Une autre figure de ma jeunesse… Fauché l’année de ses 58 ans. Mais on n’est pas à RdD là, il n’y aura pas de réincarnation.
Espérons que Charlie lui-même survivra à ce drame, mais je crains que son pronostic vital ne soit engagé.
Espérons aussi que parmi les dégâts collatéraux ne figurera pas l’intégration de la population musulmane de France, pasque les crétins qui ont fait ça se revendiquent peut-être de l’Islam, mais l’Islam n’a rien à voir avec eux, bien que l’amalgame soit facile et rapide…
Accessoirement, je me demande s’il y aurait eu les mêmes sentiments et les mêmes réactions dans la population si, au lieu de massacrer des gens pour la plupart connus, les salauds qui ont fait ça avaient buté une douzaine d’anonymes. C’est ptêt moche ce que je vais dire, mais personnellement, je doute que ça m’aurait affecté autant si cette barbarie avait touché des inconnus. Ou du moins, j’aurais plus été dans la colère que dans la tristesse. Ce qui tendrait à prouver que les assassins ont bien su taper là où ça touche le moral de l’ennemi.
Oui, de l’ennemi. Pasque faut pas oublier non plus que c’est un acte de guerre. Et que celle-là, elle est autrement plus difficile à mener (et donc, à espérer gagner) qu’une guerre conventionnelle.